Une pèlerine de l'art
Née à Montréal en 1958, elle grandit à Dorval. Dès l’enfance, Rachel s’adonne au dessin. «J’ai retrouvé mes oeuvres réalisées à l’âge de 17 ans: mes mains servaient de modèles vivants». À 16 ans, elle achète ses premiers pinceaux. Pas à pas, Rachel s’insère dans le monde des arts tout en conservant un profil bas sur ce talent qui se révèle jour après jour. Restauratrice avec son conjoint, ils bâtiront une superbe demeure où des convives viendront déguster avec bonheur des mets fins. Son crayon reste non loin de ses tablettes pendant cette période. L’aventure du plaisir à offrir aux palais des gourmands-gourmets prend fin en 1999. Une autre voie se dessine: famille d’accueil. «Le contact avec la misère humaine me touche profondément». Son art prendra alors une place plus grande, comme un refuge pour conserver son énergie et ses états d’âme stables pour accueillir de nombreux jeunes. L’équilibre entre la vie quotidienne et la vie d’une artiste s’arrime très bien.
L’artiste et son oeuvre
De 2007 à 2010, elle s’inscrit aux cours de Nikolaï Kupriakov, fondateur de l’École des Beaux-Arts de Montréal-Artus. L’étude du corps et ses mystères à reproduire la fascine, la passionne. Le professeur Jean-Achilles Kouamé, par qui elle s’initie aux véritables modèles vivants, autres que ses propres mains de jeunesse, l’amène vers une étude plus poussée des corps à dessiner, à peindre, à mettre en évidence. Tous les éléments s’alignent année après année pour bonifier la démarche de l’artiste.
Telle une véritable artiste, Rachel Dionne quitte ses zones de confort où elle se réalise toujours avec recherches et minutie, pour emprunter celles du classicisme et contemporaines. «Je ne fracasserai plus mes toiles», dira-t-elle pour expliquer ses choix nouveaux d’expression. Son imaginaire vogue désormais entre l’abstraction et le réalisme. Les portraits seront ses champs d’exploration. Les portraits réalistes aux premiers coups de pinceaux prendront des airs mystérieux sous des effets flous qu’appliquera Rachel sur ses sujets empruntés. Elle les révèlera sur ses toiles, ceux imprégnés sur une photo, de purs inconnus et plus tard choisis au cœur de son milieu de vie : amis, enfants, famille… «Les personnages connus, je les placerai dans un contexte que je créerai de toute pièce.»
Sa conquête est celle d’une pèlerine de l’art : son chemin est devant elle. Elle y cueillera son inspiration. Mais pourquoi changer de cap à cette étape de sa vie d’artiste peintre ? La maîtrise de son art est un objectif. Travailler plus lentement, entrer au cœur de ses sujets pour rendre leur âme concrète et floue, des paradoxes qui lui vont bien dans cette période d’investigation d’un art nouveau qu’elle contrôlera.
Les couleurs vives ne sont pas sur sa palette. Elle trempe ses pinceaux dans des peintures corrompues, des tons sur tons. Les traits à raffiner seront d’autant plus précis.
En fait, son art voyage chaque jour dans le monde des grands maîtres d’hier et d’aujourd’hui. Comme un effet de «feedback», elle marche sur les sentiers différents mouvements de peinture pour les ramener aux contextes contemporains.
La vie est un mouvement perpétuel. Rachel Dionne s’y intègre, parfois avec joie et quelques fois avec douleur, comme tout artiste à la recherche de l’étincelle qui brillera sur ses toiles au bonheur des amateurs d’œuvres d’art.
(Texte: Danièle Miny- Écrivain public-danieleminy@hotmail.com)

Born in Montreal in 1958, she grew up in Dorval. From childhood, Rachel devotes herself to drawing. "I found my works made at the age of 17, she buys her first brushes. Step by step, Rachel enters the world of the arts while keeping a low profile on this talent that is revealed day after day. Restaurateur with her spouse, they will build a beautiful home where guests will taste happy delicacies. Her penscil remains not far from her tablet during this period. The adventure of pleasure to offer gourmet meals ends in 1999. Another way is emerging: foster home. "the contact with human misery touches me deeply." Her art will then take a bigger place, as a refuge to keep her energy and moods stable to accommodate many young people. The balance between everyday life and an artist's life is very good.
THE ARTIST AND HER WORK
From 2007 to 2010, she enrolled in the classes of Nikolai Kupriakov, founder of the École des Beaux-Arts of Montreal-Artus. The study of the body and its mysteries to reproduce the fascine, the passion. Professor Jean-Achilles Kouamé, through whom she learns about real living models, other than her own youthful hands, leads her to a more in-depth study of the bodies to draw, paint and highlight. All elements are aligned year after year to enhance the artist's approach.
Like a real artist, Rachel Dionne leaves her comfort zones where she is always realized with research and meticulousness, to borrow those of classicism and contemporary. "I will not shatter my paintings anymore," she says to explain her new choices of expression. Her imagination now vogues between abstraction and realism. The portraits will be her fields of exploration. The realistic portraits with the first brushstrokes will take on a mysterious air under the fuzzy effects that Rachel will apply on her borrowed subjects. She will reveal them on her paintings, those impregnated on a photo, pure strangers and later chosen in the heart of her environment: friends, children, family ...
Her conquest is that of a pilgrim of art: her path is before her. She will pick her inspiration. But why change course at this stage of his life as a painter? Mastery of her art is a goal. Work more slowly, enter the heart of his subjects to make their soul concrete and unclear, paradoxes that go well in this period of investigation of a new art that it will control.
The bright colors are not on her palette. She soaks her brushes in corrupt paintings, tones on tones. The features to be refined will be all the more precise. In fact, her art travels every day in the world of the great masters of yesterday and today. As a "feedback" effect, she walks the paths of different painting movements to bring them back to contemporary contexts.
Life is a perpetual movement. Rachel Dionne integrates, sometimes with joy and sometimes with pain, like any artist looking for the spark that will shine on her paintings to the delight of lovers of works of art.
(Text: Danièle Miny- Public Writer-danieleminy@hotmail.com)